‏ Ecclesiastes 7

Un temps de chercher, et un temps de laisser perdre ; un temps de garder, et un temps de rejeter ; 1Un temps de déchirer, et un temps de coudre ; un temps de se taire, et un temps de parler ; 2Un temps d’aimer, et un temps de haïr ; un temps de guerre, et un temps de paix. 3Quel avantage a celui qui travaille, de ce en quoi il se travaille ? 4J’ai considéré cette occupation que Dieu a donnée aux hommes pour s’y appliquer. 5Il a fait que toutes choses sont belles en leur temps ; aussi a-t- il mis le monde en leur cœur, sans toutefois que l’homme puisse comprendre d’un bout à l’autre l’œuvre que Dieu a faite. 6C’est pourquoi j’ai connu qu’il n’y a rien de meilleur aux hommes, que de se réjouir, et de bien faire pendant leur vie. 7Et même, que chacun mange et boive, et qu’il jouisse du bien de tout son travail, c’est un don de Dieu. 8J’ai connu que quoi que Dieu fasse, c’est toujours lui-même, on ne saurait qu’y ajouter, ni qu’en diminuer ; et Dieu le fait afin qu’on le craigne. 9Ce qui a été, est maintenant ; et ce qui doit être, a déjà été ; et Dieu rappelle ce qui est passé. 10J’ai encore vu sous le soleil, qu’au lieu établi pour juger, il y a de la méchanceté ; et qu’au lieu établi pour faire justice, il y a aussi de la méchanceté. 11Et j’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et l’injuste ; car il y a là un temps pour toute chose, et sur toute œuvre. 12J’ai pensé en mon cœur sur l’état des hommes, que Dieu les en éclaircirait, et qu’ils verraient qu’ils ne sont que des bêtes. 13Car l’accident qui arrive aux hommes, et l’accident qui arrive aux bêtes est un même accident : telle qu’est la mort de l’un, telle est la mort de l’autre ; et ils ont tous un même souffle, et l’homme n’a point d’avantage sur la bête ; car tout est vanité. 14Tout va en un même lieu ; tout a été fait de la poudre, et tout retourne en la poudre. 15Qui est-ce qui connaît que le souffle des hommes monte en haut, et que le souffle de la bête descend en bas en terre ? 16J’ai donc connu qu’il n’y a rien de meilleur à l’homme que de se réjouir en ce qu’il fait ; parce que c’est là sa portion ; car qui est-ce qui le ramènera pour voir ce qui sera après lui ? 17

Envie entre les métiers ; la peine qu’on se donne pour amasser des richesses.

18Puis je me suis mis à regarder toutes les injustices qui se font sous le soleil ; et voilà les larmes de ceux à qui on fait tort, et ils n’ont point de consolation ; et la force est du côté de ceux qui leur font tort, et ils n’ont point de consolateur. 19C’est pourquoi j’estime plus les morts qui sont déjà morts, que les vivants qui sont encore vivants. 20Même j’estime celui qui n’a pas encore été, plus heureux que les uns et les autres ; car il n’a pas vu les mauvaises actions qui se font sous le soleil. 21Puis j’ai regardé tout le travail, et l’adresse de chaque métier, et j’ai vu que l’un porte envie à l’autre ; cela aussi est une vanité, et un rongement d’esprit. 22Le fou tient ses mains ployées, et se consume soi-même, en disant: 23Mieux vaut plein le creux de la main, avec repos, que pleines les deux paumes, avec travail et rongement d’esprit. 24Puis je me suis mis à regarder une autre vanité sous le soleil ; 25C’est qu’il y a tel qui est seul, et qui n’a point de second, qui aussi n’a ni fils ni frère, et qui cependant ne met nulle fin à son travail ; même son œil ne voit jamais assez de richesses, et il ne dit point en lui-même: Pour qui est-ce que je travaille, et que je prive mon âme du bien ? Cela aussi est une vanité, et une fâcheuse occupation. 26Deux valent mieux qu’un ; car ils ont un meilleur salaire de leur travail. 27Même si l’un des deux tombe, l’autre relèvera son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul ; parce qu’étant tombé, il n’aura personne pour le relever. 28Si deux aussi couchent ensemble, ils en auront plus de chaleur ; mais celui qui est seul, comment aura-t-il chaud ? 29Que si quelqu’un force l’un ou l’autre, les deux lui pourront résister ; et la corde à trois cordons ne se rompt pas sitôt.
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